Essaies


Chaos

Le chaos est un thème récurrent dans mon travail. Il me fascine de par sa nature contre-nature. Il est l’endroit où tous les extrêmes se rencontrent. De l’infiniment petit à l’infiniment grand, d’un seul mouvement il sème la destruction et engendre la vie. Sans forme réelle, il est parfois beau, tantôt laid. Paradoxalement, il trouve son équilibre dans un déséquilibre constant. Vérité absolue ou illusion chronique, Il est partout et pourtant insaisissable, … peut-être en photo?    

— Frédéric Nadeau


Malaise

Notre véritable ennemi est notre incapacité à comprendre l'essence quelle que soit sa forme. Identifier et gérer ces écarts superficiels entre chacun de nous qui nous rend uniques mais pas seuls. C'est l'ennemi que nous devrions tous combattre. Chaque fois que nous ne parvenons pas à tendre la main, nous affamons notre propre humanité. Nous tissons le tissu de nos peurs et de notre haine et arrosons ainsi les graines mêmes de la tyrannie. Au lieu de juger sur le peu que nous savons, on devrait s'asseoir et se poser ces questions très simples: pourquoi? Qu'est-ce que je ne sais pas? Que je ne vois pas ou que je ne comprends pas?

— Frédéric Nadeau


Adolescence

Ce sentiment m’en veut personnellement. Choisissant toujours le bon moment pour me prendre en otage, sans aucune retenue il me saccage. Il s’empare de tous mes instants et les dévore un à un. Je peu sentir chacune de ces mastications broyer mon cœur.

Il est si impitoyable que même le temps en a peur. Je sens son emprise sur tous mes organes. Sans remords il manipule mes sens et amène mon corps tout entier à se rebeller contre ma raison. Combien de temps encore pourrais-je résister à son invasion.

Maintenant j’ai le souffle cours. Mes respirations se font profondes et rapprochées, comme autant de pensés qui lui sont dédiées. Les fleurs me regardent comme un condamné. Les arbres dénudés, dansent sur leur tapis de satin bleu et les oiseaux acrobates, m’offrent un vertigineux spectacle. On dirait que la nature tout entière sait le sort qui m’est réservé. Je ne connais pire cruauté que de dépouiller un être de sa raison, lui laissant, pour seul instrument de navigation, une conscience déboussolée. Je ne m’appartiens plus.

— Frédéric Nadeau